Benoît XVI publie une analyse de la crise morale qui secoue l’Église

La manière dont nous traitons l’Eucharistie ne peut que provoquer de la préoccupation. Le concile Vatican II été à juste titre centré sur la volonté de remettre ce sacrement de la présence du Corps et du Sang du Christ, de la présence de sa Personne, de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection, au centre de la vie chrétienne et de l’existence même de l’Eglise. En partie, cela a effectivement été réalisé, et nous devons en être reconnaissants au Seigneur du fond du cœur.

Et pourtant, c’est une attitude assez différente qui prévaut. Ce qui prédomine n’est pas une nouvelle révérence envers la présence de la mort et de la résurrection du Christ, mais une manière de Le traiter qui détruit la grandeur du mystère. Lé déclin de la participation à la célébration dominicale de l’Eucharistie montre combien nous autres chrétiens d’aujourd’hui sommes devenus peu capables d’apprécier la grandeur du don que constitue sa Présence Réelle. L’Eucharistie a été dévaluée pour devenir un simple geste cérémoniel, lorsqu’on prend pour acquis que la courtoisie exige qu’elle soit offerte lors des célébrations familiales ou des occasions comme les mariages et les enterrements à tous les invités, pour des raisons familiales.

La manière dont les personnes présentes reçoivent facilement en maints endroits le Saint-Sacrement; comme si cela allait de soi, montre que beaucoup ne voient plus dans la communion qu’un geste purement cérémoniel. Donc, lorsque nous pensons à l’action qui serait nécessaire avant tout, il devient évident que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle Eglise de notre invention. Au contraire, ce qui faut d’abord et avant tout, c’est bien davantage le renouveau de la foi en la présence de Jésus-Christ qui nous est donné dans le Saint-Sacrement.

Lisez l’essai complet de Benoît XVI ici.

La formula EUOUAE

La formula EUOUAE serve per il canto, ma non per ragioni ritmiche quanto piuttosto come aiuto mnemonico alla esecuzione dei toni gregoriani. I toni salmodici gregoriani sono otto (più il tono peregrino, di uso molto particolare e circoscritto, il tono detto in directum e alcuni altri toni di uso molto raro), ciascuno dei quali è caratterizzato da una melodia mediana (da fare all’asterisco del versetto, per chi è pratico della Liturgia delle Ore) che è sempre uguale, mentre la melodia conclusiva, alla fine del versetto, può variare notevolmente, ed è indicata da una lettera dell’alfabeto; per es. l’indicazione 1f significa primo tono, conclusione in fa (il che comporta una specifica melodia della conclusione del versetto); oppure 1g3 significa primo tono, conclusione in sol, con una specifica melodia finale che differisce da quelle g1 e g2, pure terminanti in sol.
Poiché ricordare a memoria i sette toni (ovvero le melodie da fare prima dell’asterisco) è semplice, almeno per chi pratica la salmodia con canto gregoriano, mentre ricordare le numerose melodie finali sarebbe molto complesso, al termine dell’antifona con relativa melodia viene posto il testo EUOUAE, con sopra la melodia della specifica conclusione finale da utilizzare per quel salmo; e così la sua esecuzione è facilitata.

EUOUAE is an abbreviation used in Latin psalters and other liturgical books to show the distribution of syllables in the differentia or variable melodic endings of the standard Psalm tones of Gregorian chant. It derives from the vowels in the words “sæculorum Amen” of the lesser doxology or Gloria Patri, which ends with the phrase In sæcula sæculorum, Amen.

EUOUAE es una regla mnemotécnica que se utilizó en la música de la Edad Media para hacer referencia a la secuencia de tonos en el pasaje “sæculorum Amen” de la doxología menor, Gloria Patri que termina con la frase in sæcula sæculorum, Amen. (por los siglos de los siglos, Amén). En las fuentes de canto llano la differentia, es decir, la fórmula melódica que debe ser cantada al final de cada línea de salmodia, se puede escribir sobre cualquiera de las letras EUOUAE, en representación de la primera y la última vocal de Sæculorum, Amen.

EUOUAE é um mnemônico que era usado em música medieval para denotar a sequência de tons na passagem “sæculorum Amen” da doxologia menor, Gloria Patri, que termina com a frase In sæcula sæculorum, Amen. Em cantochãos, a differentia, isto é, a fórmula melódica a ser cantada no final de cada linha da salmódia cantada, poderia ser escrita com as letras EUOUAE, representando a primeira e a última vogal de “sæculorum Amen“.

EUOUAE est un mnémonique utilisé dans la musique médiévale et le chant grégorien pour représenter la séquence de neumes correspondant au passage «sæculorum, Amen» du Gloria Patri.

La place du prêtre et de l’autel dans la liturgie

Uwe Michael Lang

Le fait que le prêtre célèbre le plus souvent le sacrement de l’eucharistie face aux fidèles constitue l’un des changements les plus frappants qui ont affecté la liturgie catholique durant les dernières décennies. Cette évolution a été accompagnée de la mise en place d’autels isolés, ce qui a souvent entraîné dans des églises chargées d’histoire des travaux de transformation aussi radicaux que controversés. L’impression s’est installée — et pas seulement dans l’opinion publique interne à l’Eglise — que la position du célébrant versus populum lors de la messe était une obligation, et même que celle-ci avait été prescrite par la réforme de la liturgie lancée par le concile Vatican II. Or la lecture des documents du Concile et de l’après-Concile montre qu’il n’en est rien. Dans la constitution conciliaire sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, il n’est question ni d’une célébration versus populum ni de la construction de nouveaux autels. Les règles liturgiques actuellement en vigueur considèrent comme souhaitable que l’autel principal d’une église soit élevé à une certaine distance du mur pour qu’il soit possible d’en faire le tour et afin qu’une célébration face au peuple soit possible. En aucun cas il n’est dit que l’orientation du prêtre vers le peuple doit être considérée toujours et partout comme la meilleure manière de célébrer la messe. De nombreuses personnes, dès les années soixante, ont exprimé un avis critique sur l’extension de ce mode de célébration versus populum. Aux côtés du liturgiste d’Innsbruck Josef Andreas Jungmann, s.j., et de l’oratorien français Louis Bouyer, on peut mentionner Joseph Ratzinger — qui était alors jeune théologien ayant participé au Concile et qui est depuis devenu le pape Benoît XVI.
L’orientation du célébrant face au peuple durant la totalité de la cérémonie eucharistique n’a dans les faits jamais été officiellement prescrite ni même introduite par la réforme liturgique. En général, les arguments tirés de l’histoire liturgique et invoqués en sa faveur sont la référence à la pratique liturgique présumée de l’Eglise des premiers temps. Les arguments proprement théologiques, quant à eux, sont dérivés de la notion de participatio actuosa, la «participation active» des croyants à la liturgie, telle que l’avait présentée le pape saint Pie X et qui a été placée au centre de la Constitution liturgique Sacrosanctum Concilium. Ces dernières années, une nouvelle approche critique a vu le jour; elle exige un approfondissement théologique de cette importante notion face à l’interprétation qui en a été donnée dans la période de l’après-Concile. On discute le fait que le vis-à-vis permanent du prêtre et des fidèles soit profitable à une véritable participation des croyants — telle qu’elle est exigée par le Concile Vatican II. Dans son livre fondamental sur L’Esprit de la liturgie, le cardinal Ratzinger faisait ainsi une distinction fondamentale entre liturgie de la Parole et liturgie eucharistique au sens strict: «L’aspect secondaire de ces actions extérieures devrait être clairement manifesté; l’évidence doit s’imposer: l’oratio ouvre l’espace à l’actio de Dieu. Et lorsque se déroule cette phase essentielle de la liturgie, lorsque commence la Prière eucharistique, toute activité doit cesser. Le comprendre, c’est comprendre qu’il n’est plus alors question d’observer ni même de regarder le prêtre, mais de contempler ensemble le Seigneur et d’aller à sa rencontre».
Dans ce même ouvrage, le cardinal Ratzinger soulignait également le caractère trinitaire de la liturgie: toute célébration de l’eucharistie est une prière adressée au Père par le Christ dans le Saint Esprit. Comment exprimer au mieux ce comportement intérieur dans les gestes liturgiques? Lorsque nous parlons avec quelqu’un, nous nous tournons naturellement vers cette personne. Cela vaut également pour les cérémonies liturgiques, qui impliquent que la prière du prêtre et des croyants soit orientée vers leur divin destinataire. Les expressions couramment employées «face au peuple» ou «dos au peuple» ne prennent d’ailleurs pas en considération celui à qui est adressée la prière et le sacrifice: le Seigneur.
En ce qui concerne la dimension historique de la question, il faut tout d’abord souligner que, dès les premiers temps, les chrétiens se tournaient vers l’Est, vers le soleil levant, pour prier. On considérait, tant pour la prière privée que pour la célébration liturgique, qu’on ne devait plus suivre l’ancien usage juif consistant à prier vers la Jérusalem terrestre mais qu’il fallait plutôt se tourner vers la nouvelle Jérusalem, la cité céleste, que le Seigneur ressuscité formera en rassemblant les rachetés, lorsqu’il reviendra pour juger le monde. Le soleil levant fut considéré par les premiers chrétiens comme une expression adéquate de l’espérance de la parousie, du retour du Christ dans sa gloire. L’orientation vers l’Est devint déterminante pour la liturgie et la construction des églises durant les siècles suivants. On considéra jusqu’à l’époque du bas moyen âge que les absides des églises et leurs autels devaient être orientés vers l’Est, lorsque cela, bien sûr, était possible. De cette manière, la symbolique cosmique de la messe revêtait une forme concrète.
Même dans les lieux où le face-à-face du prêtre et des fidèles était vraisemblablement la règle — pensons à certaines églises des premiers siècles dont l’entrée était orientée vers l’Est, en particulier à Rome et en Afrique du Nord —, le contact visuel n’existait pas, au moins lors de la Prière eucharistique, car tous priaient en levant les bras et en tournant leur regard vers le ciel. Dans l’Antiquité et à l’époque du haut moyen âge, il aurait semblé étrange d’associer une véritable participation de tous à l’action liturgique au fait de pouvoir observer les actions du célébrant. En tout cas, la célébration versus populum telle qu’elle est aujourd’hui comprise était inconnue de l’Antiquité chrétienne. Le fait de prendre comme exemple de cette manière de célébrer la pratique des basiliques romaines et leur orientation — comme celle de Saint-Pierre de Rome — serait un anachronisme.
L’orientation vers l’Est du prêtre et de la communauté lors de la liturgie eucharistique, dont l’usage dans l’histoire est très tôt attesté, n’est pas un hasard. Il ne s’agit pas seulement de la transmission d’une habitude mais d’une orientation consciente vers Dieu dans la prière, liée de manière étroite au sacrifice eucharistique. Mené par le prêtre, le peuple de Dieu en pèlerinage se met en prière devant le Seigneur. La préférence incontestable accordée à une orientation commune de la prière réside dans ce mouvement d’offrande collective, grâce auquel la dimension sacrificielle de l’eucharistie est mise en valeur. Par le Christ, nous présentons une prière et une offrande et, à la tête de la procession par laquelle s’exprime ce mouvement d’offrande (prosphora, oblatio) se trouve le prêtre, qui se dirige avec les fidèles vers le Seigneur. La thèse d’une relation objective entre le caractère sacrificiel de l’Eucharistie et l’orientation commune de la prière nécessiterait bien sûr une analyse détaillée mais elle est assez plausible. L’expérience pastorale des dernières décennies montre bien que ce lien existe: il est difficile de contester le fait que la célébration versus populum a été accompagnée d’une forte diminution de la compréhension de la messe comme représentation actuelle et offrande de l’unique sacrifice du Christ. Il ne s’agit pas de dire que l’orientation de la célébration est la seule cause de cette évolution. Mais chez les pionniers du mouvement liturgique du XXe siècle, le motif principal de l’introduction de la célébration versus populum consistait à rendre plus présente la compréhension, supposée oubliée, de l’eucharistie comme repas sacré. Force est de constater que cette dimension a été soulignée de manière unilatérale au détriment de l’affirmation que l’eucharistie est «un Sacrifice visible, tel que la nature des hommes le requérait». Bouyer voit dans l’opposition de la compréhension de l’eucharistie comme repas et comme offrande un dualisme artificiellement fabriqué, qui semble absurde aux yeux de la tradition liturgique. La catéchèse mystagogique, qui est sans aucun doute très importante, ne pourra rattraper cette perte aussi longtemps que le caractère sacrificiel de la messe ne trouvera pas son application correspondante dans la forme liturgique. En d’autres termes, tous les discours bien intentionnés sur le mystère de l’eucharistie, sacrifice du Christ et de l’Eglise, se perdent dans le lointain tant que, lors des célébrations, ils sont accompagnés de signes qui les contredisent.
Comme argument en faveur de la célébration «face au peuple», on dit souvent qu’elle est importante pour que le dialogue entre le prêtre et l’assemblée — il ne s’agit pas ici de contester le rôle de ce dialogue dans certaines parties de la liturgie — puisse avoir lieu. Mais le principe qui régit cet échange est le dialogue de tout le peuple rassemblé, clergé compris, avec Dieu. Le liturgiste français Marcel Metzger est allé jusqu’à dire que la célébration de la messe versus populum n’exprimait pas la forme véritable de l’Eglise et de l’office liturgique. Le prêtre ne célèbre pas l’eucharistie vers le peuple, mais c’est bien plutôt toute la communauté qui célèbre en étant tournée vers Dieu le Père, par Jésus-Christ dans le Saint Esprit. Ce dialogue de Dieu avec son peuple est mis en valeur de manière remarquable lorsque le célébrant est tourné vers l’abside. Puisque les hommes sont liés à l’espace et au temps, leurs prières et louanges adressées à Dieu s’actualisent dans des lieux concrets et des moments déterminés, «s’incarnent» en un sens. Pour Metzger l’orientation commune dans la prière est la plus haute expression de cette représentation spatiale de Dieu. Ce qui est important, ici, ce n’est pas l’orientation vers un lieu déterminé du ciel, mais l’explicitation sensible de la véritable forme de l’Eglise par l’orientation commune du prêtre et des fidèles, vers celui auquel ils adressent leur prière. En réponse à la banalisation et la désacralisation progressive de la vie liturgique, tout devrait être entrepris pour que soit donnée à la contemplation et à l’adoration du Seigneur la priorité absolue. Les prêtres sont les serviteurs humbles et discrets de ce mystère — ni plus, ni moins.
L’orientation commune de la prière dans la liturgie a été l’usage quasiment universel des églises latines jusqu’à une époque très récente. Elle continue d’être la règle dans les églises de tradition byzantine, syriaque, arménienne, copte et éthiopienne. La tradition liturgique et la pratique actuelle de toutes les églises orientales non catholiques et de la majorité des églises orientales catholiques connaissent cette orientation commune de la prière du prêtre et de l’assemblée, au moins lors de l’anaphore. Le fait que dans certaines églises orientales catholiques, surtout de la diaspora, ait été introduite la célébration face au peuple est dû à des influences occidentales de l’après-Concile. Cela représente pour ces églises un éloignement de leur tradition propre, par exemple chez les maronites et les syro-malabars. Il y a quelques années, la congrégation romaine responsable de ce sujet a indiqué de manière très claire que la célébration de la liturgie versus orientem représentait une tradition vivante, pleine de signification et transmise depuis les temps les plus reculés et qu’il importait de la conserver.
L’orientation commune vers Dieu, qui implique que tous soient tournés vers l’autel — que l’orientation vers l’Est soit réelle ou non — est donc la position la plus adéquate pour célébrer l’eucharistie au sens strict, en particulier le Canon. Ce n’est que lors des parties liturgiques en forme de dialogue, lors de la proclamation de la Parole et de la distribution de la communion, que le prêtre doit se tourner vers le peuple. Il n’est pas question d’évoquer ici dans le détail comment cette proposition pourrait être mise en pratique de manière concrète. Néanmoins la recommandation demeure: le prêtre devrait prier en étant tourné vers l’autel, surtout dans les églises anciennes où un autel majeur, dont la qualité esthétique est souvent importante, représente l’élément dominant de l’ensemble de l’espace. Les somptueux autels qui se trouvent dans les églises occidentales du moyen âge et de l’époque baroque, tout autant que les organisations absidiales du premier siècle encore conservées dans les églises byzantines et orientales, contribuent à honorer Dieu et rendre présente de manière sacramentelle, aux yeux des chrétiens rassemblés pour la prière et le sacrifice de la messe, l’œuvre de Rédemption par Lui accomplie. Car «l’autel est pour ainsi dire une ouverture dans le ciel; bien loin de fermer l’espace de l’église, il permet à la fois l’entrée de celui qui est l’Orient dans la communauté rassemblée et l’échappée de celle-ci hors de la prison de ce monde».

Article publié dans catholica.

CD “Cantus Traditionis” – free download

IL CD “I CANTI DELLA TRADIZIONE”
I canti gregoriani più semplici che i fedeli sono invitati a imparare e cantare secondo l’intenzione della costituzione del Concilio Vaticano II sulla Sacra Liturgia.
È possibile scaricare gratuitamente sia il CD che il libretto nell’area download del sito 30 Giorni.

THE CHANTS OF TRADITION
The most simple Gregorian chants that the faithful are invited to learn to sing according to the intention of Vatican Council II’s Constitution on the Sacred Liturgy.
CD and Pdf downloads

LES CHANTS DE LA TRADITION
Les chants grégoriens les plus simples que les fidèles sont invités à apprendre et à chanter conformément aux intentions de la Constitution du Concile Vatican II sur la sainte liturgie.
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LOS CANTOS DE LA TRADICIÓN
Los cantos gregorianos más sencillos para que los fieles los aprendan y canten, según aconseja la Constitución del Concilio Vaticano II sobre la Sagrada Liturgia.
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DIE GESÄNGE DER TRADITION
Die einfachsten Gregorianischen Gesänge, die die Gläubigen laut Weisung der Konzilskonstitution über die heilige Liturgie lernen und singen sollen.
CD und Pdf downloads

OS CANTOS DA TRADIÇÃO
Os cantos gregorianos mais simples que os fiéis são convidados a aprender e cantar segundo a intenção da Constituição do Concílio Vaticano II sobre a Sagrada Liturgia.
CD e Pdf área download

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La Messe en latin et en grégorien

de Denis Crouan

Le concile Vatican II n’a jamais interdit ou limité l’usage du latin et du chant grégorien. La dernière édition du Missel romain rappelle d’ailleurs, en son article 41, qu'”il est nécessaire que les fidèles sachent chanter ensemble, en latin […] au moins quelques parties de l’Ordinaire de la messe […]”. C’est le minimum demandé. Aujourd’hui, des signes encourageants conduisent à penser que la Constitution Sacrosanctum Concilium devrait pouvoir enfin être totalement et fidèlement appliquée: les récents documents de la Congrégation pour le Culte divin ainsi que les enseignements du pape Benoît XVI vont dans le sens d’un mouvement en faveur de l’expression de la liturgie rénovée qui soit véritablement conforme à “l’ancienne norme des Pères”, tant pour ce qui concerne la dignité des actions rituelles que pour ce qui touche à la qualité du chant sacré. Ce désir d’une “réforme de la réforme liturgique” – selon l’expression du Cardinal Ratzinger – est encore accentué par le fait que, lors du dernier synode sur l’Eucharistie, des évêques du monde entier ont souhaité que, pour mieux exprimer l’unité et l’universalité de l’Eglise au cours des rencontres internationales, la messe soit célébrée en latin et accompagnée de chants grégoriens; ils ont en outre demandé “que les prêtres se préparent dès le séminaire, à comprendre et valoriser la messe en latin par l’utilisation de prières latines et du chant grégorien, et à ne pas abandonner la possibilité d’éduquer les fidèles dans ce sens.” (proposition 36). Le présent ouvrage va dans le sens de ces orientations en dépassant les débats stériles qui se sont élevés au cours de l’immédiat après-concile et qui ont divisé bien des fidèles. Il s’agit maintenant d’aborder en toute liberté la question du statut liturgique de la langue latine et du chant grégorien, dans une totale fidélité à l’enseignement de Vatican II.

In Officio divino lingua latina clericis servanda est

§1. Iuxta sæcularem traditionem ritus latini, in Officio divino lingua latina clericis servanda est, facta tamen Ordinario potestate usum versionis vernaculæ ad normam art. 36 confectæ concedendi, singulis pro casibus, iis clericis, quibus usus linguæ latinæ grave impedimentum est quominus Officium debite persolvant.
§2. Monialibus, necnon sodalibus, sive viris non clericis sive mulieribus, Institutorum statuum perfectionis, in Officio divino, etiam in choro celebrando, concedi potest a Superiore competente ut lingua vernacula utantur, dummodo versio approbata sit.
§3. Quivis clericus Officio divino adstrictus, si Officium divinum una cum cœtu fidelium, vel cum iis qui sub § 2 recensentur, lingua vernacula celebrat, suæ obligationi satisfacit, dummodo textus versionis sit approbatus.

Sacrosanctum Concilium, 101


La lingua dell’ufficio divino

§1. Secondo la secolare tradizione del rito latino, per i chierici sia conservata nell’ufficio divino la lingua latina. L’ordinario tuttavia potrà concedere l’uso della versione in lingua nazionale, composta a norma dell’art. 36, in casi singoli, a quei chierici per i quali l’uso della lingua latina costituisce un grave impedimento alla recita dell’ufficio nel modo dovuto.
§2. Alle monache e ai membri degli istituti di perfezione, sia uomini non chierici che donne, il superiore competente può concedere l’uso della lingua nazionale nell’ufficio divino, anche celebrato in coro, purché la versione sia approvata.
§3. Ogni chierico obbligato all’ufficio divino, che lo recita in lingua nazionale con i fedeli o con quelle persone ricordate al 2, soddisfa al suo obbligo, purché il testo della versione sia approvato.

Sacrosanctum Concilium, 101


§1. In accordance with the centuries-old tradition of the Latin rite, the Latin language is to be retained by clerics in the divine office. But in individual cases the ordinary has the power of granting the use of a vernacular translation to those clerics for whom the use of Latin constitutes a grave obstacle to their praying the office properly. The vernacular version, however, must be one that is drawn up according to the provision of Art. 36.
§2. The competent superior has the power to grant the use of the vernacular in the celebration of the divine office, even in choir, to nuns and to members of institutes dedicated to acquiring perfection, both men who are not clerics and women. The version, however, must be one that is approved.
§3. Any cleric bound to the divine office fulfills his obligation if he prays the office in the vernacular together with a group of the faithful or with those mentioned in 52 above provided that the text of the translation is approved.

Sacrosanctum Concilium, 101


§1. Gemäß jahrhundertealter Überlieferung des lateinischen Ritus sollen die Kleriker beim Stundengebet die lateinische Sprache beibehalten. Jedoch ist der Ordinarius ermächtigt, in einzelnen Fällen jenen Klerikern, für die der Gebrauch der lateinischen Sprache ein ernstes Hindernis für den rechten Vollzug des Stundengebetes bedeutet, die Benützung einer nach Maßgabe von Art. 36 geschaffenen muttersprachlichen Übersetzung zu gestatten.
§2. Der zuständige Obere kann den Chorfrauen sowie den Mitgliedern der Orden und ordensähnlichen Gemeinschaften aller Art, seien es Männer, die nicht Kleriker sind, seien es Frauen, gestatten, daß sie für das Stundengebet auch im Chor die Muttersprache benutzen können, sofern die Übersetzung approbiert ist.
§3. Jeder zum Stundengebet verpflichtete Kleriker, der zusammen mit einer Gruppe von Gläubigen oder mit den in § 2 Genannten das Stundengebet in der Muttersprache feiert, erfüllt seine Pflicht, sofern der Text der Übertragung approbiert ist.

Sacrosanctum Concilium, 101


Uso del latín o de la lengua vernácula

§1. De acuerdo con la tradición secular del rito latino, en el Oficio divino se ha de conservar para los clérigos la lengua latina. Sin embargo, para aquellos clérigos a quienes el uso del latín significa un grave obstáculo en el rezo digno del Oficio, el ordinario puede conceder en cada caso particular el uso de una traducción vernácula según la norma del artículo 36.
§2. El superior competente puede conceder a las monjas y también a los miembros, varones no clérigos o mujeres, de los Institutos de estado de perfección, el uso de la lengua vernácula en el Oficio divino, aun para la recitación coral, con tal que la versión esté aprobada.
§3. Cualquier clérigo que, obligado al Oficio divino, lo celebra en lengua vernácula con un grupo de fieles o con aquellos a quienes se refiere el § 2, satisface su obligación siempre que la traducción esté aprobada.

Sacrosanctum Concilium, 101


Langue

§1. Selon la tradition séculaire du rite latin dans l’office divin, les clercs doivent garder la langue latine; toutefois, pouvoir est donné à l’Ordinaire de concéder l’emploi d’une traduction en langue du pays, composée conformément à l’article 36, pour des cas individuels, aux clercs chez qui l’emploi de la langue latine est un empêchement grave à acquitter l’office divin comme il faut.
§2. Quant aux moniales et aux membres, hommes non clercs ou femmes, des instituts des états de perfection, le supérieur compétent peut leur accorder d’employer la langue du pays dans l’office divin, même pour la célébration chorale, pourvu que la traduction soit approuvée.
§3. Tout clerc astreint à l’office divin, s’il célèbre celui-ci dans la langue du pays, avec un groupe de fidèles ou avec ceux qui sont énumérés au §2, satisfait à son obligation du moment que le texte de la traduction est approuvé.

Sacrosanctum Concilium, 101


Língua

§1. Conforme à tradição secular do rito latino, a língua a usar no Ofício divino é o latim. O Ordinário poderá, contudo, conceder, em casos particulares, aos clérigos para quem o uso da língua latina for um impedimento grave para devidamente recitarem o Ofício, a faculdade de usarem uma tradução em vernáculo, composta segundo a norma do art. 36.
§2. O Superior competente pode conceder às Monjas, como também aos membros dos Institutos de perfeição, não clérigos ou mulheres, o uso do vernáculo no Ofício divino, mesmo na celebração coral, desde que a versão seja aprovada.
§3. Cumprem a sua obrigação de rezar o Ofício divino os clérigos que o recitem em vernáculo com a assembleia dos fiéis ou com aqueles a que se refere o § 2, desde que a tradução seja aprovada.

Sacrosanctum Concilium, 101


日課的語言

一、按照拉丁禮多世紀的傳統,為聖職人員仍應保存拉丁文日課,但為那 些不能用拉丁文妥善履行日課的聖職人員,當權人可以在個別情形下,准予使用按第 節的規定,所作的本地語言的譯文。
二、主管上司可以准許,隱修會修女、其他修會的非聖職人員的會土或修女,在履行日課時,甚至在誦經團內,使用本地語言,只要譯文是經過批准的。
三、任何有責任念日課的聖職人貝,如果同信友會聚一起,或同上文第二項的 人士一起,用本地語言舉行日課,已經算是完成自己的任務,只要譯文是經過批准 的。

Sacrosanctum Concilium, 101


§1. Zgodnie z wiekową tradycją obrządku łacińskiego duchowni winni zachowywać w liturgii godzin język łaciński. Tym jednak duchownym, którym język łaciński stwarza poważną przeszkodę do należytego sprawowania liturgii godzin, ordynariusz może w poszczególnych przypadkach zezwolić na używanie przekładu na język ojczysty, sporządzonego według art. 36.
§2. Kompetentny przełożony może pozwolić na używanie języka ojczystego w liturgii godzin, nawet celebrowanej w chórze, mniszkom i członkom zrzeszeń dążących do doskonałości, tak mężczyznom, którzy nie są duchownymi, jak i kobietom, pod warunkiem, że posługują się zatwierdzonym przekładem.
§3. Każdy duchowny zobowiązany do liturgii godzin, jeśli celebruje ją w języku ojczystym z grupą wiernych albo z tymi, o których była mowa w §2, wypełnia swój obowiązek, byleby tekst przekładu był zatwierdzony.

Sacrosanctum Concilium, 101

Celebrating the Mass facing with the people (ad orientem) – Fr. Gary Coulter

What does the Church teach about the priest’s orientation at Mass? After the Second Vatican Council, one most evident change was the construction of freestanding altars. The celebration versus populum (towards the people) was adopted throughout the Latin Church, and it became the prevailing practice during Mass for the celebrant to stand behind the altar facing the congregation. This has led to a widespread misunderstanding that the priest’s “turning his back on the people” is characteristic of the Tridentine rite, the old Latin Mass of Pope Saint Pius V; whereas the priest’s “turning towards the people” belongs to the New Mass of Pope Paul VI. It is also widely thought that the celebration of Mass “facing the people” was required, even imposed, by the liturgical reform of Vatican II.
In reality, the Council did not even mention the issue, only an instruction afterwards said it was desirable to set up a main altar separate from the back wall, so that the priest can walk around it and a celebration facing the people is possible. Contrary to what often took place, the Church never instructed that the old high altars should be torn down, rather that a freestanding altar should be present in the sanctuary – perhaps in addition to the high altar.

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Pourquoi du latin dans la Messe?

Le latin dans la liturgie romaine n’est ni un absolu, ni une fin en soi: c’est un moyen au service de la prière, un signe de l’expression de notre foi. Et ce signe est triple.

Le latin: signe d’un enracinement historique

Pendant plus de quinze siècles, en Occident, la foi a grandi et s’est développée dans le berceau de la culture romaine, en langue latine. Conserver le latin, c’est reconnaître que nous n’inventons pas notre foi, mais que nous la recevons de cette longue chaîne de transmission, avec les expressions et les prières forgées par nos prédécesseurs.

Le latin: signe de l’unité de l’Eglise

Le latin a acquis par l’histoire un rôle d’unification. Il permet à de nombreux chrétiens d’avoir une expression commune de la foi. À l’heure des grands rassemblements internationaux, il est nécessaire, pour prier ensemble, d’avoir une langue commune.

Le latin: signe du sacré

Le latin est aussi une langue sacrée, une langue différente de la langue de tous les jours, réservée à Dieu, qui exprime la transcendance de la liturgie. Le latin de la messe manifeste la dimension verticale, ascendante du culte rendu à Dieu: les prières ne sont pas adressées aux hommes mais à Dieu.

Tout cela est très beau; mais comment participer à la messe si on n’y comprend rien? Comment participer à la messe dans ce cas? La participation active est avant tout l’association au sacrifice du Christ. Souvent, ce n’est pas tant une langue étrangère qui empêche la véritable participation, mais l’habitude des paroles qu’on a déjà entendu très souvent. En ce sens, il est profitable de suivre la messe dans un missel de fidèles, ce qui est vrai pour le latin autant que le français. Ainsi on dépasse l’écoute par habitude et on prie plus facilement avec le prêtre, au lieu d’écouter des paroles vaguement connues par cœur.

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