La place du prêtre et de l’autel dans la liturgie

Uwe Michael Lang

Le fait que le prêtre célèbre le plus souvent le sacrement de l’eucharistie face aux fidèles constitue l’un des changements les plus frappants qui ont affecté la liturgie catholique durant les dernières décennies. Cette évolution a été accompagnée de la mise en place d’autels isolés, ce qui a souvent entraîné dans des églises chargées d’histoire des travaux de transformation aussi radicaux que controversés. L’impression s’est installée — et pas seulement dans l’opinion publique interne à l’Eglise — que la position du célébrant versus populum lors de la messe était une obligation, et même que celle-ci avait été prescrite par la réforme de la liturgie lancée par le concile Vatican II. Or la lecture des documents du Concile et de l’après-Concile montre qu’il n’en est rien. Dans la constitution conciliaire sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, il n’est question ni d’une célébration versus populum ni de la construction de nouveaux autels. Les règles liturgiques actuellement en vigueur considèrent comme souhaitable que l’autel principal d’une église soit élevé à une certaine distance du mur pour qu’il soit possible d’en faire le tour et afin qu’une célébration face au peuple soit possible. En aucun cas il n’est dit que l’orientation du prêtre vers le peuple doit être considérée toujours et partout comme la meilleure manière de célébrer la messe. De nombreuses personnes, dès les années soixante, ont exprimé un avis critique sur l’extension de ce mode de célébration versus populum. Aux côtés du liturgiste d’Innsbruck Josef Andreas Jungmann, s.j., et de l’oratorien français Louis Bouyer, on peut mentionner Joseph Ratzinger — qui était alors jeune théologien ayant participé au Concile et qui est depuis devenu le pape Benoît XVI.
L’orientation du célébrant face au peuple durant la totalité de la cérémonie eucharistique n’a dans les faits jamais été officiellement prescrite ni même introduite par la réforme liturgique. En général, les arguments tirés de l’histoire liturgique et invoqués en sa faveur sont la référence à la pratique liturgique présumée de l’Eglise des premiers temps. Les arguments proprement théologiques, quant à eux, sont dérivés de la notion de participatio actuosa, la «participation active» des croyants à la liturgie, telle que l’avait présentée le pape saint Pie X et qui a été placée au centre de la Constitution liturgique Sacrosanctum Concilium. Ces dernières années, une nouvelle approche critique a vu le jour; elle exige un approfondissement théologique de cette importante notion face à l’interprétation qui en a été donnée dans la période de l’après-Concile. On discute le fait que le vis-à-vis permanent du prêtre et des fidèles soit profitable à une véritable participation des croyants — telle qu’elle est exigée par le Concile Vatican II. Dans son livre fondamental sur L’Esprit de la liturgie, le cardinal Ratzinger faisait ainsi une distinction fondamentale entre liturgie de la Parole et liturgie eucharistique au sens strict: «L’aspect secondaire de ces actions extérieures devrait être clairement manifesté; l’évidence doit s’imposer: l’oratio ouvre l’espace à l’actio de Dieu. Et lorsque se déroule cette phase essentielle de la liturgie, lorsque commence la Prière eucharistique, toute activité doit cesser. Le comprendre, c’est comprendre qu’il n’est plus alors question d’observer ni même de regarder le prêtre, mais de contempler ensemble le Seigneur et d’aller à sa rencontre».
Dans ce même ouvrage, le cardinal Ratzinger soulignait également le caractère trinitaire de la liturgie: toute célébration de l’eucharistie est une prière adressée au Père par le Christ dans le Saint Esprit. Comment exprimer au mieux ce comportement intérieur dans les gestes liturgiques? Lorsque nous parlons avec quelqu’un, nous nous tournons naturellement vers cette personne. Cela vaut également pour les cérémonies liturgiques, qui impliquent que la prière du prêtre et des croyants soit orientée vers leur divin destinataire. Les expressions couramment employées «face au peuple» ou «dos au peuple» ne prennent d’ailleurs pas en considération celui à qui est adressée la prière et le sacrifice: le Seigneur.
En ce qui concerne la dimension historique de la question, il faut tout d’abord souligner que, dès les premiers temps, les chrétiens se tournaient vers l’Est, vers le soleil levant, pour prier. On considérait, tant pour la prière privée que pour la célébration liturgique, qu’on ne devait plus suivre l’ancien usage juif consistant à prier vers la Jérusalem terrestre mais qu’il fallait plutôt se tourner vers la nouvelle Jérusalem, la cité céleste, que le Seigneur ressuscité formera en rassemblant les rachetés, lorsqu’il reviendra pour juger le monde. Le soleil levant fut considéré par les premiers chrétiens comme une expression adéquate de l’espérance de la parousie, du retour du Christ dans sa gloire. L’orientation vers l’Est devint déterminante pour la liturgie et la construction des églises durant les siècles suivants. On considéra jusqu’à l’époque du bas moyen âge que les absides des églises et leurs autels devaient être orientés vers l’Est, lorsque cela, bien sûr, était possible. De cette manière, la symbolique cosmique de la messe revêtait une forme concrète.
Même dans les lieux où le face-à-face du prêtre et des fidèles était vraisemblablement la règle — pensons à certaines églises des premiers siècles dont l’entrée était orientée vers l’Est, en particulier à Rome et en Afrique du Nord —, le contact visuel n’existait pas, au moins lors de la Prière eucharistique, car tous priaient en levant les bras et en tournant leur regard vers le ciel. Dans l’Antiquité et à l’époque du haut moyen âge, il aurait semblé étrange d’associer une véritable participation de tous à l’action liturgique au fait de pouvoir observer les actions du célébrant. En tout cas, la célébration versus populum telle qu’elle est aujourd’hui comprise était inconnue de l’Antiquité chrétienne. Le fait de prendre comme exemple de cette manière de célébrer la pratique des basiliques romaines et leur orientation — comme celle de Saint-Pierre de Rome — serait un anachronisme.
L’orientation vers l’Est du prêtre et de la communauté lors de la liturgie eucharistique, dont l’usage dans l’histoire est très tôt attesté, n’est pas un hasard. Il ne s’agit pas seulement de la transmission d’une habitude mais d’une orientation consciente vers Dieu dans la prière, liée de manière étroite au sacrifice eucharistique. Mené par le prêtre, le peuple de Dieu en pèlerinage se met en prière devant le Seigneur. La préférence incontestable accordée à une orientation commune de la prière réside dans ce mouvement d’offrande collective, grâce auquel la dimension sacrificielle de l’eucharistie est mise en valeur. Par le Christ, nous présentons une prière et une offrande et, à la tête de la procession par laquelle s’exprime ce mouvement d’offrande (prosphora, oblatio) se trouve le prêtre, qui se dirige avec les fidèles vers le Seigneur. La thèse d’une relation objective entre le caractère sacrificiel de l’Eucharistie et l’orientation commune de la prière nécessiterait bien sûr une analyse détaillée mais elle est assez plausible. L’expérience pastorale des dernières décennies montre bien que ce lien existe: il est difficile de contester le fait que la célébration versus populum a été accompagnée d’une forte diminution de la compréhension de la messe comme représentation actuelle et offrande de l’unique sacrifice du Christ. Il ne s’agit pas de dire que l’orientation de la célébration est la seule cause de cette évolution. Mais chez les pionniers du mouvement liturgique du XXe siècle, le motif principal de l’introduction de la célébration versus populum consistait à rendre plus présente la compréhension, supposée oubliée, de l’eucharistie comme repas sacré. Force est de constater que cette dimension a été soulignée de manière unilatérale au détriment de l’affirmation que l’eucharistie est «un Sacrifice visible, tel que la nature des hommes le requérait». Bouyer voit dans l’opposition de la compréhension de l’eucharistie comme repas et comme offrande un dualisme artificiellement fabriqué, qui semble absurde aux yeux de la tradition liturgique. La catéchèse mystagogique, qui est sans aucun doute très importante, ne pourra rattraper cette perte aussi longtemps que le caractère sacrificiel de la messe ne trouvera pas son application correspondante dans la forme liturgique. En d’autres termes, tous les discours bien intentionnés sur le mystère de l’eucharistie, sacrifice du Christ et de l’Eglise, se perdent dans le lointain tant que, lors des célébrations, ils sont accompagnés de signes qui les contredisent.
Comme argument en faveur de la célébration «face au peuple», on dit souvent qu’elle est importante pour que le dialogue entre le prêtre et l’assemblée — il ne s’agit pas ici de contester le rôle de ce dialogue dans certaines parties de la liturgie — puisse avoir lieu. Mais le principe qui régit cet échange est le dialogue de tout le peuple rassemblé, clergé compris, avec Dieu. Le liturgiste français Marcel Metzger est allé jusqu’à dire que la célébration de la messe versus populum n’exprimait pas la forme véritable de l’Eglise et de l’office liturgique. Le prêtre ne célèbre pas l’eucharistie vers le peuple, mais c’est bien plutôt toute la communauté qui célèbre en étant tournée vers Dieu le Père, par Jésus-Christ dans le Saint Esprit. Ce dialogue de Dieu avec son peuple est mis en valeur de manière remarquable lorsque le célébrant est tourné vers l’abside. Puisque les hommes sont liés à l’espace et au temps, leurs prières et louanges adressées à Dieu s’actualisent dans des lieux concrets et des moments déterminés, «s’incarnent» en un sens. Pour Metzger l’orientation commune dans la prière est la plus haute expression de cette représentation spatiale de Dieu. Ce qui est important, ici, ce n’est pas l’orientation vers un lieu déterminé du ciel, mais l’explicitation sensible de la véritable forme de l’Eglise par l’orientation commune du prêtre et des fidèles, vers celui auquel ils adressent leur prière. En réponse à la banalisation et la désacralisation progressive de la vie liturgique, tout devrait être entrepris pour que soit donnée à la contemplation et à l’adoration du Seigneur la priorité absolue. Les prêtres sont les serviteurs humbles et discrets de ce mystère — ni plus, ni moins.
L’orientation commune de la prière dans la liturgie a été l’usage quasiment universel des églises latines jusqu’à une époque très récente. Elle continue d’être la règle dans les églises de tradition byzantine, syriaque, arménienne, copte et éthiopienne. La tradition liturgique et la pratique actuelle de toutes les églises orientales non catholiques et de la majorité des églises orientales catholiques connaissent cette orientation commune de la prière du prêtre et de l’assemblée, au moins lors de l’anaphore. Le fait que dans certaines églises orientales catholiques, surtout de la diaspora, ait été introduite la célébration face au peuple est dû à des influences occidentales de l’après-Concile. Cela représente pour ces églises un éloignement de leur tradition propre, par exemple chez les maronites et les syro-malabars. Il y a quelques années, la congrégation romaine responsable de ce sujet a indiqué de manière très claire que la célébration de la liturgie versus orientem représentait une tradition vivante, pleine de signification et transmise depuis les temps les plus reculés et qu’il importait de la conserver.
L’orientation commune vers Dieu, qui implique que tous soient tournés vers l’autel — que l’orientation vers l’Est soit réelle ou non — est donc la position la plus adéquate pour célébrer l’eucharistie au sens strict, en particulier le Canon. Ce n’est que lors des parties liturgiques en forme de dialogue, lors de la proclamation de la Parole et de la distribution de la communion, que le prêtre doit se tourner vers le peuple. Il n’est pas question d’évoquer ici dans le détail comment cette proposition pourrait être mise en pratique de manière concrète. Néanmoins la recommandation demeure: le prêtre devrait prier en étant tourné vers l’autel, surtout dans les églises anciennes où un autel majeur, dont la qualité esthétique est souvent importante, représente l’élément dominant de l’ensemble de l’espace. Les somptueux autels qui se trouvent dans les églises occidentales du moyen âge et de l’époque baroque, tout autant que les organisations absidiales du premier siècle encore conservées dans les églises byzantines et orientales, contribuent à honorer Dieu et rendre présente de manière sacramentelle, aux yeux des chrétiens rassemblés pour la prière et le sacrifice de la messe, l’œuvre de Rédemption par Lui accomplie. Car «l’autel est pour ainsi dire une ouverture dans le ciel; bien loin de fermer l’espace de l’église, il permet à la fois l’entrée de celui qui est l’Orient dans la communauté rassemblée et l’échappée de celle-ci hors de la prison de ce monde».

Article publié dans catholica.

Dom Hugh Somerville Knapman OSB on the new Mass


Mass as envisaged by the new Missal

As argued in an earlier post, some of the changes introduced in practice are not even required by the modern Missal, such as facing the people during the Eucharistic Prayer. Nor is Communion in the Hand. The modern Missal assumes that the priest is facing East, and that Communion is on the tongue. There was of course permission given for the option to face the people, and a limited indult for Communion in the hand. Both have had dire consequences for the worthy celebration of the modern liturgy, and are foreign even to the new Mass. The failure here is in the pastors not in the Church herself.


This is not actually mandated by the new Mass

Some have a clear idea of the remedy for liturgical abuse and poor attendance at Mass. (…) The first step surely is to celebrate the liturgy according to the rubrics laid down by the Church, to do in fact as the Church intends to do.

Read the full post by Dom Hugh Somerville Knapman OSB here.

Looking to the east / Olhando para o oriente

Mons. James Douglas Conley, bishop of/bispo de Lincoln (Nebraska):

The symbolism of the priest and people facing ad orientem—to the east—is an ancient reminder of the coming of Christ.

More recently, it has become common for the priest and the people to face one another during the Holy Sacrifice of the Mass. The priest stands behind the altar as he consecrates the Eucharist, facing the people.  The people see the face of the priest as he prays, and he sees their faces. These positions can have important symbolism too.  They can remind us that we are a community—one body in Christ. And they can remind us that the Eucharist, at the center of the assembly, should also be at the center of our families, and our lives.

But the symbolism of facing together, and awaiting Christ, is rich, time-honored and important. Especially during Advent, as we await the coming of the Lord, facing the east together—even symbolically facing Christ together at the altar and on the crucifix—is a powerful witness to Christ’s imminent return. Today, at a time when it is easy to forget that Christ is coming—and easy to be complacent in our spiritual lives and in the work of evangelization—we need reminders that Christ will come.

In the ad orientem posture at Mass, the priest is not facing away from the people.  He is with them—among them, and leading them—facing Christ, and waiting for his return.

Article in English here.

O simbolismo do sacerdote e do povo voltados ad orientem – para o oriente – é um antigo lembrete para a vinda de Cristo.
Mais recentemente, tornou-se comum o sacerdote e o povo voltarem-se um para o outro durante o Santo Sacrifício da Missa. O sacerdote fica atrás do altar ao consagrar a Eucaristia, voltado para o povo. O povo vê a face do sacerdote quando ele reza, e ele vê as faces do povo. Estas posições podem ter importante simbolismo também. Elas podem lembrar-nos que somos uma comunidade – um corpo em Cristo. E podem lembrar-nos que a Eucaristia, no centro da assembleia, deveria estar também no centro de nossa famílias, de nossas vidas.
Mas o simbolismo de estar voltados juntos, e esperando por Cristo, é rico, consagrado pelo tempo e importante. Especialmente durante o Advento, ao esperarmos a vinda do Senhor, voltar-se juntos para o oriente – mesmo simbolicamente, voltando-se juntos para Cristo no altar e no crucifixo – é um poderoso testemunho para o iminente retorno de Cristo. Hoje, num tempo em que é fácil esquecer que Cristo está voltando – e fácil sermos complacentes em nossa vida espiritual e na obra da evangelização – precisamos de lembretes de que Cristo retornará.
Na postura ad orientem na Missa, o sacerdote não está de costas para o povo. Ele está com eles – entre eles e guiando-os – voltado para Cristo e aguardando seu retorno.
Artigo em Português aqui.

People Look East

From a young reader of the Sunday Bulletin of The Church of the Epiphany, 1900 111th Ave NW – Coon Rapids, MN 55433

Hi, my name is ___, a freshman at [a local public] High School. Earlier this year I was extremely blest to attend the Steubenville Youth Conference with Epiphany. We learned and did a lot. I have to say, one thing really stood out to me was on the last day when we stopped at The Shrine of Our Lady of Guadalupe in La Crosse, Wisconsin. At the shrine they celebrated Mass ad orientem. It was something that really struck me; it brought up a lot of questions and also changed the focus of the Mass. Ad orientem Mass is a way of celebrating Mass where the priest faces the East rather than the people. Ad orientem comes from the Latin word, oriens, which means “the rising sun.” Jesus himself was the rising sun. He brings about all new things and life itself, just as the sun brings life to us. Celebrating the Mass ad orientem was almost universal before Vatican II. Vatican II did not call for ad orientem to stop all together, but aimed to bring the people closer to celebrate the Mass. But celebrating the Mass ad orientem truly does change the focus of the Mass. It takes the focus off the priest and puts it on the celebration of Jesus’ life, death, and resurrection. It is different than how we would usually celebrate Mass today. So, it brings about a different way of thinking and understanding the origins of the Mass and the way it was traditionally celebrated. Celebrating the Mass ad orientem also hits the younger generations. When we stopped at the Shrine on our way home, the Mass seemed different. The group all seemed involved with the Mass and a lot less distracted than we usually were (which interested me because we had a pretty talkative group). During the whole Mass it felt different. I was focused, not the usual for my wandering mind; it focused my thoughts on the Body, Blood, Soul, and Divinity of our Lord Jesus. I think celebrating the Mass ad orientem at Epiphany would be a good addition because of the way it brings people into the celebration of the Mass. While it will be different and would need some explaining, it would be a great addition to the parish and its Masses. Ad orientem is a way to bring the congregations focus closer on Jesus himself truly in the Eucharist at Mass.

A priest’s thought after going ‘ad orientem’

From Fr. Z’s Blog:

We’ve been doing ad orientem at daily Mass on and off for a few months. We’ve put several articles in the bulletin to prepare the way. This Sunday we preached on ad orientem at all the Masses and celebrated facing the liturgical east at all Masses! It was well received.

[…]

The ad orientem direction tends to move the Mass from an informal communal meal, (worse still, a celebration of ourselves), to the realm of a sacrificial banquet.  The sacrificial aspect is definitely more pronounced. The prayers are directed to God the Father of all and the Real Presence of Christ seems to emerge. We are drawn into an “I-Thou” relationship.

Read the whole post here.

L’altare verso il popolo

È questo uno degli elementi sbandierati dai “neomodernisti” per segnare la cesura tra una “chiesa tridentina” e un “nuovo corso ecclesiale” postconciliare. Benché nessun documento né conciliare né successivo facciano obbligo di istituire nuovi altari “verso il popolo” laddove vi siano altari antichi, va detto che la questione è facilmente esauribile dal punto di vista storico lasciando parlare i fatti archeologici e letterari. Sappiamo infatti come l’attenzione del primo grande edificatore di basiliche, l’imperatore Costantino, fosse quella suggerita dalla mens liturgica del IV secolo, cioè quella di “orientare” (cioè edificare verso Oriente) la celebrazione. Questo significa che il punto di fuga verso cui si dirigeva ritualmente ogni atto di culto era l’Oriente, luogo del primo Paradiso; luogo da cui tornerà il Signore nella parusìa, simbolo stesso di Cristo secondo le ben note parole di Zaccaria: «Grazie alla bontà misericordiosa del nostro Dio, per cui verrà a visitarci dall’alto un sole che sorge per rischiarare quelli che stanno nelle tenebre e nell’ombra della morte e dirigere i nostri passi sulla via della pace» (Lc 1,78-79). Pertanto, le prime basiliche hanno l’altare rivolto verso la facciata principale, la quale è edificata verso Oriente (si vedano per esempio le basiliche patriarcali romane, la basilica dell’Anàstasis a Gerusalemme, ecc.). I fedeli, come mostrano molte evidenze archeologiche, non occupavano la navata centrale, bensì stipavano le ampie navate laterali, motivo per cui la basilica costantiniana tipica è a cinque navate (di cui quattro laterali), e le maggiori chiese erano addirittura a sei navate. Essi circumstant l’altare, come ricorda il Canone romano (Memento, Domine, famulorum famularumque tuarum et omnium circumstantium): e il verbo circumsto, in lingua latina, esprime “l’atto di chi sta intorno”, non già come un moderno commensale attorno al tavolo, bensì, in senso più ampio, a mo’ di corona rispetto a un vertice, che è nella fattispecie l’altare. Il circum latino corrisponde, di fatto come un calco in molti verbi e sostantivi composti, al greco perì, con la valenza certamente di “intorno”, ma anche di “presso”. Ma questa usanza di costruire edifici sacri con la facciata all’est reale comincia già a incrinarsi all’inizio del V secolo, quando Paolino di Nola, descrivendo la nuova basilica di Cimitile da lui innalzata in onore di San Felice di Nola, scrive: «La facciata della basilica, poi, non è rivolta verso oriente, come è usanza più comune, ma guarda verso la basilica di S. Felice, mio signore, rivolta verso il suo sepolcro». Si fa strada il concetto che modernamente si chiama “oriente ideale”, che tanto spazio avrà nell’edilizia sacra dall’età rinascimentale in poi: l’orientamento della chiesa non volge sempre a Oriente, bensì si simbolizza un “oriente convenzionale” che può essere come nel caso di Paolino, la tomba di un santo, un luogo di un’apparizione, o, in ultima analisi, la croce, che prenderà posto sopra l’altare coll’imporsi delle chiese coll’abside a est (e dunque con il mutamento strutturale dell’altare che si edifica attaccato alla dorsale o alla retro-tabula, un pannello ornamentale posto dietro gli altari stessi) tra il IX e il X secolo. Concludendo: la celebrazione cattolica è da sempre rivolta ad Deum, secondo modalità certamente differenti nel corso della storia, ma non contrastanti, armoniche quanto alla dottrina e alla spiritualità a esse sottese. La modalità celebrativa verso il popolo è di ascendenza squisitamente luterana: secondo lo spirito della riforma protestante, infatti, la Messa non ha carattere sacrificale, bensì è un pasto commemorativo dell’Ultima Cena del Signore. Valgano, su tutte, le inequivocabili parole di Lutero:

Lasciamo ancora sussistere gli indumenti per la messa, l’altare, le candele, finché seguiamo quest’uso o preferiamo cambiarlo. Ma se qualcuno in questo vuole procedere diversamente, lo lasciamo fare. Però nella vera messa, fra veri cristiani, l’altare non dovrebbe rimanere com’è e il sacerdote dovrebbe volgersi sempre verso il popolo, come, senza dubbio, ha fatto Cristo durante la Cena (sic). Ma aspettiamo che il tempo sia maturato per ciò (M. Lutero, Messa in volgare e ordine del servizio divino, in Scritti religiosi, a cura di V. Vinay, Torino 1986).

Ancora una volta, il mito del ritorno alle origini si fa ideologia.

Marino Neri, Salirò all’altare di Dio. Principi di Sacra Liturgia, Fede & Cultura 2015, pp. 142-145 (riprodotte con il gentile permesso dell’Autore)

What Vatican II said—and didn’t say—about the liturgy

December 4, 2018 (LifeSiteNews) – Today is the 55th anniversary of the promulgation of the Second Vatican Council’s Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, which took place on December 4, 1963. It is a cause for amazement just how much nonsense people have attributed to it, how much harm they have justified by airy appeals to its supposed requirements.

The Council never said that Mass should cease to be in Latin and should only be in the vernacular. The Constitution reaffirmed that the fixed parts of the Mass would continue to be in Latin, the very language of the Roman Rite, but gave permission to vernacularize some parts, such as the readings and the general intercessions (§36; cf. §101). After stating that the people’s language may be used for some parts, the Council added: “Steps should be taken so that the faithful may also be able to say or to sing together in Latin those parts of the Ordinary of the Mass which pertain to them” (§54). Latin remains, to this day, the official language of the Roman Catholic Church and of her liturgy. It is surprising, to say the least, that the aforementioned desiderata of Vatican II are only rarely achieved.

The Council never said that Gregorian chant should be set aside in favor of new songs. On the contrary, the Council acknowledged Gregorian chant as “specially suited to the Roman liturgy” and deserving “foremost place” (principem locum) in the celebration of Mass, along with the great musical compositions of our heritage (§114–§117). New songs could be added as long as they suited the liturgy—which most of the new songs after the Council didn’t and still don’t.

The Council breathed not a word about the priest “facing the people” over a table. The Council assumed that Mass would continue to be offered at an altar by a priest facing eastwards, so that priest and people were together aligned towards the East, symbol of the Christ who is to come—the universal custom of all liturgical rites, Eastern and Western, from the beginning. In fact, the rubrics of the Missal promulgated by Pope Paul VI presuppose that the priest is facing eastwards.

The Council never dictated that tabernacles be moved from the center of the church, that sanctuaries be “reordered,” or that altar rails be removed. It said nothing about receiving communion in the hand while standing. It assumed that communion under both species would continue to be of rare occurrence among the non-ordained (cf. §55); extraordinary ministers of holy communion are nowhere mentioned. Lastly, the Council did not downplay or discourage traditional practices of piety such as Eucharistic adoration and Marian devotions.

Read full article by Dr. Peter Kwasniewski here.

Deve a Missa Nova ser celebrada ‘ad orientem’?

Algumas notas sobre a normativa mais recente em matéria de celebração ad orientem e a edificação dos altares.

Note-se que as rúbricas do Missal de Paulo VI pressupõem que o sacerdote esteja ad orientem, e não virado (obrigatoriamente) para o povo. A IGMR concretiza essas rúbricas, que valem ainda hoje, de acordo com a 3.ª edição típica. Nas seguintes partes (a título de exemplo) manda-se que o sacerdote se vire para o povo; a contrario, significa que o sacerdote não estará virado para o povo e, portanto, esteja virado para a abside:
– Na saudação inicial.
– “Orai, irmãos”.
– A seguir à consagração, às palavras “Eis o Cordeiro de Deus”.
– Na comunhão do sacerdote.

João Silveira

Salirò all’altare di Dio

Dalla quarta di copertina:

“La materia è incandescente: perché tratta di quanto Dio ha consegnato di più prezioso agli uomini per essere adorato, ma anche perché gli uomini, certi uomini, hanno fatto della sacra Liturgia un terreno di scontro tentando di costruirla a propria immagine somiglianza. Senza polemiche, ma con chiarezza e senza fare sconti, don Marino Neri, ricercatore dell’Università degli Studi di Pavia e Segretario del Sodalizio Amicizia Sacerdotale Summorum Pontificum, conduce il lettore per mano dalla sacra fonte da cui sgorga il culto divino fino al suo tradizionale sviluppo giunto fino ai grandi pontificati di San Pio X e Pio XII, prima della riforma postconciliare. Un racconto condotto con la perizia dello studioso, la passione del cultore e, soprattutto, la devozione del sacerdote che diventa strumento di formazione e di elevazione spirituale: per chi assiste alla Messa, ma anche per chi la celebra”.

Un libro da leggere e rileggere! Si può acquistare qui.

The Glorificamus Society for the Renewal of Catholic Liturgy

An interesting site: http://glorificamus.blogspot.com/

The Glorificamus Society seeks to answer the call of His Holiness Pope Emeritus Benedict XVI (both as Pope and cardinal) for a return to a greater sense of reverence, mystery, beauty and sacredness in the celebration of Holy Mass. In the Ordinary/Modern Form of the one Roman Rite (the Novus Ordo), we implement the Church’s teaching about Latin, Gregorian chant and “ad orientem” posture, promoting the celebration of the Catholic Mass in a way that more closely follows the teachings of the Second Vatican Council in its document Sacrosanctum Concilium.