L’interdiction de la communion sur la langue est de soi invalide. À supposer même qu’il soit avéré que la distribution de la communion sur la langue entraîne un risque sanitaire déraisonnable, il serait de toute manière nécessaire que d’éventuelles mesures prises à ce sujet aient un fondement légal incontestable, surtout en une matière aussi sensible.
L’interdiction de la distribution de la communion sur la langue décidée par de nombreux évêques se fonde sur le présupposé implicite, jamais formulé ouvertement, que ce rite liturgique présenterait un plus grand risque de contamination que la distribution de la communion dans la main. Or cela n’est pas démontré. En tous cas, du point de vue historique, la pratique millénaire de la communion administrée sur la langue, même par temps d’épidémie, n’a apparemment pas été un facteur significatif de contamination. S’il en avait été autrement, jamais les responsables ecclésiastiques n’auraient maintenu cette pratique en temps de crise sanitaire.
Article paru dans Sedes Sapientiæ n° 153 (3/2020), p. 47-59